Compte rendu visite découverte
AUBRAC du 2 août

Une vingtaine d’adhérents auxines et nouveaux d’ici et d’ailleurs se sont retrouvés pour partager la découverte du patrimoine d’AUBRAC

En guise de mise en bouche, la majorité se sont donnés spontanément rendez-vous au buron voisin pour apprécier la spécialité culinaire et néanmoins emblématique du patrimoine local : l’Aligot bien sur !
 
C’est ensuite a partir de 14h30 que le groupe est accueilli par Monsieur Jean-Claude Fontanier maire de St Chely et Président de l’association « Jardin Botanique d’Aubrac » en La Chapelle du monastère ou  Claude Petit partage ses connaissances historiques et ses observations architecturales.
 
La légende : »Il était une fois un certain Adalard Vicomte du Nord…des Flandres plus exactement… revenant du pèlerinage de St Jacques quand le Christ lui apparu et lui montra sur le chemin public un lieu forestier et ténébreux et une caverne de voleurs ou s’amoncelaient les dépouilles de pèlerins détroussés. Il fit la promesse à son retour de revenir ériger en ce lieu un monastère offrant l’hospitalité aux pèlerins et la charité aux voisins… »
 
L’histoire d’Aubrac : commence vers 1119, quand Adalard fils d’un châtelain, personnalité importante de Holland fonda un monastère hôpital pour les pèlerins cheminant vers St Jacques  sur la via Podensis. En 1162 l’évêque de Rodez lui donna à respecter   la règle de Saint Augustin « in domo pauperum »
Nous retrouvons trace de donation à l’abbaye de Conques en 1121. Et puis la Domerie d’Aubrac, car le monastère et d’un ordre chevalier était alors dirigé par des Dom élus par leurs pairs, semble se  développer de manière autonome . Il acquiert des biens des granges pour assurer sa subsistance et la charité et tirer des ressources pour assurer son rayonnement : Grange viticole de Malet, domaine agricole des Bourines, granges de Bonnefon, des Plagnes et bien d’autres encore. Le Dom d’Aubrac étend sa gouvernance sur plusieurs communes et de nombreuses paroisses. Adelar mouru à Aubrac en 1135.  L’ordre chevalier se structure autour de cinq catégories de personnes : les chevaliers qui furent au nombre de 12, les prêtres qui exercent sur toutes les paroisses dépendantes de la Domerie, les frères et les religieuses (une quarantaine) qui gèrent accueillent et soignent les pèlerins et malades, les donnats ou laïcs qui exercent les taches matérielles et gèrent les domaines. La Domerie et ses dépendances comptent également de nombreux serviteurs pour assurer les travaux et le bon fonctionnement : permanents et saisonniers. Cela devient très vite une véritable entreprise ouverte à la l’hospitalité mais aussi sujette a convoitises et brigandages.
Traversant les siècles, les guerres  et les tempêtes, la Domerie s’agrandit, se fortifie, s’ouvre sur le développement d’Aubrac , comme tous les monastères elle subit l’influence des temps, la perte des croyances et le déclin des vocations, le régime de la commende et jusqu’au lendemain de la révolution en 1791 ou commence l’abandon du patrimoine bâti, un long et triste déclin  et l’utilisation des ses pierres pour les constructions alentours.
Il ne reste de ses oeuvres que l’église notre dame, son clocher et sa cloche « maria » , le premier hôpital et la première chapelle (utilisée et entretenue par le service des eux et forets), la tour dite des anglais qui en assura un temps la protection et ls respectabilité.
 
Claude Petit nous invite a en découvrir les énigmes , du bassin derrière l’autel, les orifices des pots acoustiques dans la voute, ou des niches sous les culées d’ogives dans les murs, ou encore l’étrange présence de ce four a pain dans le clocher. Nous percevons aussi l’originalité du cloitre à deux niveaux de circulation et traversant le pied du clocher.
La Domerie a aussi durablement impacté le territoire de l’Aubrac en organisant notamment l’accueil d’animaux en estives d’ovins et bovins, et en exerçant sa surveillance sur les chemins de transhumance.
 
C’est ensuite au tour de madame Nathalie Blondel-Baur de nous faire partager ses connaissances en matière de botanique mais pas que !
Guide et Conservatrice du patrimoine floristique et paysager elle est employée par l’association du Jardin Botanique d’Aubrac. L’idée à l’origine de la création de ce conservatoire et vitrine des milieux de l’Aubrac revient, il y a plus de trente ans ,à Francis Noyrigat un passionné, amoureux de l’Aubrac bien que résidant le plus gros de l’année à Paris. Il créa l’association qui occupa dans un premier temps le petit jardin qui jouxte l’église, en la Domerie, et fut transféré en contre bas de maison de l’Aubrac lors de sa création.
Aujourd’hui le jardin permet une présentation sur un espace limité de 650 espèces et variétés représentatives de la flore des prairies d’Aubrac sur les 1700 (environ) que l’on trouve dans cette station caractérisée par ses origines topographiques glacières  et par la diversité des ses origines géologiques et son climat spécifique.
 
Ainsi notre guide « Nathalie » partage avec nous son interprétation scientifique teintée parfois d’une certaine philosophie de l’existence, notamment lorsqu’il s’agit de la beauté associée à la toxicité des belles Digitales ou Aconit, des ressemblances trompeuses entre l’inoffensive fraise des bois et la toxique potentille ou encore sur l’Aubrac entre la consommable Gentiane et la mortelle Verâtre. Un véritable « nature Mode d’emploi ». La flore recelle encore des richesses comme cette reine des près dont on extrait l’acide sallicilitque, et bien entendu les plantes consommables emblèmes, même, des tables des grands cuisiniers de l’époque telle la Cystre.
Après un tour des milieux nous arrêtons un long moment pour porter notre attention sur  les utiles tourbières dont les radeaux de sphaignes sont de véritables éponges régulatrices du cycle de l’eau et renfermant des spécificités botaniques sont le énigmatiques plantes « carnivores » notre guide nous rassure en précisant « insectivores». Ce sont aussi de redoutables pièges pour les promeneurs imprudents.
 
C’est autour   d’un verre de Thé d’Aubrac ou tisane de Calament à grande feuille que nous échangeons nos impressions sur cette journée riche en partage  de connaissances et en regard porté sur les différentes formes de patrimoines d’Aubrac et de l’Aubrac.
 
Merci à Nos guides, Conférenciers,
Félicitations et tout notre soutien au associations qui nous accueillent !
 
Prochaine sortie le 7 septembre pour une visite et réflexion sur la sauvegarde du patrimoine au chateau de Montaigut à Montlaur (sud aveyron)

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